Découvrez Gérard SCHALEBROODT, Bénévole du mois de Mars
Publié le 28/03/2019
La vie de nos clubs et des instances au travers de nos bénévoles
Les bénévoles sont les forces vives de notre football et le moteur de notre discipline. Retrouvez régulièrement, dans ces colonnes, le portrait de ces hommes et de ces femmes qui œuvrent au sein de nos clubs ou de nos instances.
Aujourd’hui, nous vous proposons de faire connaissance avec M. Gérard SCHALEBROODT, membre du club St SEBASTIEN F et bénévole du District :
– Pour les quelques personnes qui pourraient ne pas vous connaître, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis né en 1948 à Paris 6ème et j’ai passé mes vingt premières années à Arcueil (Val de Marne). J’ai fait du scoutisme et mes parents étaient membre du bureau de l’association. Je me suis tourné vers le basket à Gentilly. Mon père m’a fait découvrir le football en ce 11 Novembre 1955 à l’occasion d’un match international France-Yougoslavie au Stade Yves Du Manoir à Colombes. (à l’époque, c’était le stade le plus important de France) A la dernière minute, de la rencontre, Roger Piantoni égalisait et un spectateur enthousiaste et heureux a lancé sa gabardine en l’air pour saluer cette égalisation. Ainsi à 7 ans, j’étais devenu « Piantoni » ou encore « François Remetter ». (le gardien de but) Le football de mon enfance, c’était celui de la rue Monge à Arcueil, puis des terrains de la cité du chaperon vert où j’ai vécu. C’était aussi le foot à la radio grâce à Jacques De Ryswick, Patrick St Maurice, puis la télévision bien plus tard et encore aujourd’hui avec Yohan Riou de l’Equipe 21. Mon foot à moi, c’était de temps à autre, le parc des Princes (Un vélodrome à l’époque) avec le Racing ou le Stade Français. Mon foot à moi, c’était deux cartables ou deux grosses pierres et un ballon bien sûr, avec des copains pour disputer d’interminables matchs qui se terminaient parfois en interminables discussions pour des faits de jeu : but ou pas but ? Faute ou pas ?… Puis j’ai joué dans un club de patronage le GSP Montrouge. (Pas d’entraînement comme aujourd’hui) Chacun payait son équipement et ses billets de métro, puis j’ai joué au PUC ou l’on s’occupait de l’élite. J’ai été déçu…
– Pouvez-vous nous détailler votre parcours de bénévole ?
Je voulais être radio-reporter sportif, et je suis devenu instituteur dans l’Eure, par hasard. J’ai joué au Stade Vernolien, à Beaumesnil (club qui n’existe plus) où j’ai rencontré André Geneslay qui m’a incité à m’occuper des jeunes du club. Je n’y connaissais rien et j’ai participé à des journées de formation d’animateur de foot sur les hauteurs de Vernon. Les responsables de la formation étaient André Corbeau (j’ai beaucoup appris grâce à son savoir) et Bernard Antoinette. Habitant St Sébastien de Morsent depuis 1977, j’ai été sollicité en 1979pour entrer au club local. Je ne savais pas exactement comment fonctionnait un club, ni même les « institutions » du football.
La vie est faite, souvent, de rencontres qui ouvrent des pistes insoupçonnées et l’on sent qu’il faut les suivre. A St Sébastien, j’ai rencontré Jacques Simon, Président du club pendant de longues années, (le stade porte son nom) qui, même si les temps ont changé, a fait progresser le club et Jacques Bouvret qui m’a incité à me former plus complétement en participant à la formation I1. (J’y ai côtoyé Philippe Leclerc, J. F. Istres,…) avant de me former d’une manière plus structurée, je me suis débrouille seul par les livres pour trouver des exercices et construire des séances d’entraînement. Ce n’est pas la meilleure démarche. Il m’aurait fallu contacter un entraîneur expérimenté pour évoluer et progresser plus vite. J’ai été secrétaire du club, (sans informatique !…) et donc éducateur (pupilles U13, poussins U11 et débutants U9)
– Qu’est-ce qui vous a incité à vous investir dans le milieu associatif et du football en particulier ?
En premier lieu, ce sont les engagements de mes parents qui m’ont tracé le chemin à suivre. En second lieu, le métier d’instit ne peut être dissocié du bénévolat : dans une école, outre l’enseignement, les actions annexes permettent à l’école de rayonner : kermesses, spectacles divers, préparation des classes découvertes,… Un club de foot, outre ses activités purement sportives, a besoin de ressources financières pour vivre, donc il faut du monde pour organiser, installer, accueillir et permettre au club d’être reconnu comme lien de vie et de convivialité. Pour ma part, être éducateur est une sorte de revanche sur ce que je n’ai pas reçu, ni vécu quand j’étais gamin. J’ai admiré et aurais aimé rencontrer des entraîneurs aujourd’hui disparus : Albert Batteux, Jean Snella, et aujourd’hui Aimé Jacquet et Didier Deschamps qui sont des modèles. J’aime les éducateurs qui ne se vantent pas mais qui bâtissent, façonnent et construisent en permettant à des jeunes de s’épanouir.
– Quelles sont vos fonctions actuelles dans votre club ou dans les instances du football ?
Je fais partie du bureau du club, j’ai pris un peu de recul (l’âge est là). Je participe à l’entraînement des U11 chaque vendredi soir mais je ne m’occupe plus d’équipes du samedi ou de préparation de séances. Et je « bouche un trou » en cas de besoin. Je n’ai jamais sollicité de fonction particulière, c’est dans mon caractère. L’important, à mon humble avisn ce n’est pas celui qui fait mais ce qui est fait. J’ai été membre de la Commission des jeunes du DEF, puis de l’ancienne Commission Régionale des jeunes à la Ligue à Rouen. A travers ces commissions, j’ai découvert l’amitié et la convivialité. J’ai participé à des détections U13, ainsi qu’à des stages U13 à Chambord (Eure). Maintenant au DEF, je participe aux travaux de la Commission des Compétitions Libres Jeunes avec Ginette Lelion, Daniel Resse et Bernard Petit.
– Avez-vous une anecdote à nous citer pour illustrer ce parcours ?
Dans les années 90, les U11 du club ont participé à un tournoi à St Zacharie (Var) non loin de Marseille, durant le week-end de la Pentecôte. Nous avons été accueillis dans une famille qui avait des liens avec St Sébastien. L’un des gamins a eu une appendicite et a été hospitalisé à Aubagne. Sachant qu’il était en de bonnes mains, et que la famille d’accueil s’occupait bien de lui en attendant la venue des parents, nous avons ramené les autres enfants à St Sébastien. Tout s’est très bien passé ensuite et le malade et ses parents sont rentrés en avion aménagé et médicalisé grâce à Europe-assistance. (Une assurance prise expressément pour ces 3 jours)
– Quel regard portez-vous sur le bénévolat ?
Dans notre société ou l’argent règne trop souvent, le bénévolat est très important, il est indispensable. Il faut regarder et puiser dans l’histoire pour comprendre que la solidarité, le dévouement sont des richesses humaines. Une structure d’état ne peut pas « tout faire » mais elle doit soutenir, encourager et aider. Depuis 1901, de très nombreuses associations se sont créées dans de très nombreux domaines créant ainsi un lien et un tissu social. Elles ont été créées par des femmes et des hommes qui, ensemble, ont construit un projet pour échanger et bâtir quelque chose avec un idéal.
– Avec le recul et votre expérience de la fonction, avez-vous un message à faire passer pour stimuler des vocations de bénévole ?
On dit ici et là que le bénévolat se perd. Il est vrai qu’actuellement on assiste à un repli sur soi. Mais je pense que s’engager d’une façon désintéressée dans une association existera toujours. Qui dit salaire dit travail, mais le bénévolat n’est pas un travail. On sait très bien que plus on s’intéresse à l’activité d’une association, plus on s’implique car on veut que l’association progresse. Bien sûr il faut se limiter mais s’occuper d’une association, quel enrichissement, que de rencontres et de partage !… La vie d’une association n’est pas toujours rose mais ce qui est intéressant, c’est la confrontation d’idées, ce que l’on reçoit, et ce que l’on donne et transmet.
Quand on s’engage, il faut rester humble, en avoir envie et ne jamais oublier que l’on est éducateur mais surtout que l’on est face à des êtres humains, pas des machines.
Entretien décalé, si vous étiez :
– Une couleur : Le vert
– Un animal : Le chien (le Labrador)
– Une qualité : Patience et écoute
– Un défaut : Ne pas savoir gérer les conflits
– Un livre : Au revoir là-haut (Pierre LEMAITRE)
– Un film : Le mystère Henri Pick
– Une chanson : Amsterdam de Jacques BREL
– Un pays : La Norvège
– Un personnage célèbre : Nelson MANDELA
– Un sportif : Olivier GIROUD et Renaud LAVILLENIE
– Un club : Réal Madrid, LOSC, US Boulogne/Mer et St Sébastien